La gravure n’accepte pas d’ être touchée du bout des doigts. Exigeante, sensuelle, envoûtante, c’est l’épanouissement du toucher ou c’est l’échec. Point de rencontre: sculpture et peinture, toi, moi, ou point de séparation. Le chemin en commun: haletant ou calme, violent ou retenu, un corps à corps qui avance – le travail amoureux vers l’autre.

Observer le bois, lire son histoire, lire la plaque: c’est une page ouverte de l’arbre. Les nerfs mis à nu, les suivre ou les couper, selon l’idée ou le hasard. La surprise: l’éclat, splendide ou dévastateur. Tous les muscles tendus, nous avançons, moi le cavalier, le bois mon cheval .

On mord le métal comme on mord la chair: avec ardeur, à coups de plume. La chaleur se loge au cœur même de la froideur du métal. Miroir coupant, aiguisé au fil des encrages, c’est le tracé de les caresses répétées, le reflet de tes mains oubliées.

L’image est un souvenir partagé.

Roland Schär